top of page

Tombent les feuilles

par Nathalie Benoît


Poème inspiré d'une photographie de Pedro Sauvage




Nature amère, rappel vénéneux

Que les plus belles saisons

Sont passées derrière eux

Que leur crépuscule s’étend sur l’horizon


Le temps rôde autour des auteurs de nos jours;

Nulle patience pour les enfants occupés

Sans merci, il sacrifie

Un être cher sur son grand échiquier


L’illusion de l’éternité n’a pas d’âge;

On croit pour immortels ceux qui nous ont vu grandir

Comme la branche, désertée par son feuillage

Ne peut voir l’hiver l’anéantir


En revanche le regret germe bien

Dans le fiel de la culpabilité

Trop d’excuses éloignent d’un tendre devoir

Et un jour cette voix résonnante

Disparaîtra dans la mélodie du souvenir;

Sourde au désir désespéré

De sa présence réconfortante


Des résolutions aux gestes,

Il faut faire le pas, sinon sont gaspillés

Les instants précieux, et bientôt ne restent

Que des aveux inachevés


Et l’on se dit que l’on a détruit